Figure incontournable du cinéma français, Michel Blanc a marqué de son empreinte indélébile le paysage cinématographique hexagonal. Tantôt acteur hilarant, tantôt réalisateur sensible, il a su séduire le public avec son humour décapant et son jeu d'acteur juste et touchant. Des comédies cultes comme "Les Bronzés" aux drames intimistes comme "Monsieur Hire", Michel Blanc promène sa silhouette longiligne et son regard malicieux avec une aisance déconcertante. Cet article vous propose de plonger dans sa filmographie riche et variée, et de découvrir les multiples facettes d'un artiste complet.
Les débuts fracassants avec Le Splendid
Impossible d'évoquer Michel Blanc sans mentionner le groupe comique qui l'a révélé au grand public : Le Splendid. Formé au début des années 1970, Le Splendid réunit une bande de jeunes talents composée de Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel et Josiane Balasko. Ensemble, ils écrivent et jouent des pièces de théâtre à succès, comme "Amour, coquillages et crustacés" ou encore "Le Père Noël est une ordure".
Le succès fulgurant de leurs pièces attire l'attention du cinéma. En 1978, le groupe adapte sur grand écran "Les Bronzés", une comédie déjantée sur les vacances au Club Med. Le film est un triomphe immédiat, et propulse Michel Blanc et ses acolytes au rang de stars. Suivront d'autres succès populaires comme "Les Bronzés font du ski" (1979), "Le Père Noël est une ordure" (1982) ou encore "Papy fait de la résistance" (1983). Ces films, devenus cultes, ont marqué toute une génération et continuent de faire rire aux éclats les spectateurs de tout âge.
Une carrière solo jalonnée de collaborations prestigieuses
Fort du succès du Splendid, Michel Blanc entame une carrière solo au début des années 1980. Il multiplie les collaborations avec les plus grands réalisateurs français, et s'impose comme un acteur de composition hors pair. On le retrouve ainsi à l'affiche de "Viens chez moi, j'habite chez une copine" de Patrice Leconte (1981), "Tenue de soirée" de Bertrand Blier (1986) ou encore "La Femme de mon pote" de Bertrand Blier (1983).
Sa prestation dans "Tenue de soirée", où il incarne un homosexuel flamboyant, lui vaut le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes en 1986. Un prix qui vient récompenser le talent brut de cet acteur capable de passer du rire aux larmes avec une aisance déconcertante.
Passage réussi derrière la caméra
En 1989, Michel Blanc franchit un nouveau cap en réalisant son premier film : "Marche à l'ombre". Inspiré par ses propres souvenirs d'enfance, le film met en scène un jeune homme qui tente de se faire une place au soleil dans le Paris des années 1960. Succès critique et public, "Marche à l'ombre" révèle les talents de conteur de Michel Blanc, et lui ouvre les portes d'une nouvelle carrière de réalisateur.
Il enchaîne avec "Grosse fatigue" (1994), une comédie douce-amère sur la vie de couple, puis "Tenue correcte exigée" (1997), une satire sociale grinçante. En 2002, il signe "Embrasse qui tu voudras", un drame choral sensible et intelligent sur les relations amoureuses. Avec ce film, Michel Blanc confirme son talent de cinéaste et démontre sa capacité à s'attaquer à des sujets difficiles avec justesse et humanité.
Un retour aux sources remarqué avec OSS 117
En 2006, Michel Blanc renoue avec la comédie populaire en acceptant le rôle du Colonel Milan dans "OSS 117 : Le Caire, nid d'espions" de Michel Hazanavicius. Sa prestation hilarante d'un agent secret gaffeur et dépassé par les événements lui vaut un César du meilleur acteur dans un second rôle. Il reprendra son rôle avec brio dans "OSS 117 : Rio ne répond plus" (2009).
Ces deux films, véritables succès populaires, ont permis à Michel Blanc de renouer avec un large public et de s'imposer comme un acteur comique incontournable auprès des nouvelles générations.
Un artiste complet toujours en activité
Depuis, Michel Blanc continue de tourner régulièrement, alternant rôles au cinéma et apparitions à la télévision. On a pu le voir récemment dans "Le Sens de la fête" d'Éric Toledano et Olivier Nakache (2017) ou encore "C'est quoi cette mamie ?!" d'Gabriel Julien-Laferrière (2019).
En 2018, il réalise "Voyez comme on danse", la suite de son film "Embrasse qui tu voudras", qui rencontre un franc succès auprès du public et de la critique.
Michel Blanc, c'est une carrière riche et diverse, marquée par des collaborations prestigieuses, des rôles cultes et une filmographie personnelle forte et engagée. Acteur caméléon et réalisateur talentueux, il continue de nous surprendre et de nous faire rire avec la même fraîcheur et la même justesse depuis plus de quarante ans. Nul doute que son talent intemporel continuera de briller sur les écrans pendant encore de longues années.
Filmographie sélective de Michel Blanc :
Comme acteur :
- Les Bronzés (1978)
- Les Bronzés font du ski (1979)
- Le Père Noël est une ordure (1982)
- Papy fait de la résistance (1983)
- Tenue de soirée (1986)
- Monsieur Hire (1989)
- OSS 117 : Le Caire, nid d'espions (2006)
- OSS 117 : Rio ne répond plus (2009)
- Le Sens de la fête (2017)
Comme réalisateur :
- Marche à l'ombre (1989)
- Grosse Fatigue (1994)
- Tenue correcte exigée (1997)
- Embrasse qui tu voudras (2002)
- Voyez comme on danse (2018)