Moshe Ya'alon, né Moshe Smilansky, est une figure incontournable de l'histoire contemporaine d'Israël. Son parcours, marqué par une longue carrière militaire au sein de Tsahal et un engagement politique ultérieur, a profondément influencé les questions de sécurité et de défense de l'État hébreu. Cet article explore en détail la vie de Moshe Ya'alon, de ses débuts modestes à son ascension au sommet de l'appareil militaire et politique israélien.
Jeunesse et carrière militaire
Né en 1950 dans un kibboutz, Moshe Ya'alon a grandi dans un environnement imprégné par les valeurs du sionisme et du travail. Dès son jeune âge, il a manifesté un intérêt pour le service militaire et a rejoint les rangs de Tsahal en 1968. Au cours des décennies suivantes, il a gravi les échelons de l'armée israélienne, participant à plusieurs conflits majeurs, notamment la guerre du Kippour et la première guerre du Liban. Son courage, son leadership et ses compétences stratégiques lui ont valu la reconnaissance de ses pairs et l'ont propulsé vers des postes de commandement de plus en plus importants.
En 1995, il est nommé commandant de l'unité d'élite Sayeret Matkal, puis chef du Commandement central de Tsahal en 1998. Son mandat à la tête du Commandement central a coïncidé avec la deuxième Intifada, une période de violence intense entre Israéliens et Palestiniens. Ses décisions et ses actions durant cette période ont été sujettes à controverse, certaines étant saluées pour leur efficacité, d'autres critiquées pour leur dureté.
Le point culminant de sa carrière militaire est atteint en 2002, lorsqu'il est nommé chef d'état-major de Tsahal, le plus haut grade de l'armée israélienne. Durant son mandat, il a supervisé le retrait unilatéral israélien de la bande de Gaza en 2005, une opération complexe et controversée. Il a quitté Tsahal en 2005.
Entrée en politique
Après avoir quitté l'armée, Moshe Ya'alon a fait son entrée en politique en rejoignant le parti Likoud en 2008. Il a été élu à la Knesset en 2009 et a occupé plusieurs postes ministériels, notamment celui de ministre des Affaires stratégiques et celui de vice-Premier ministre. En 2013, il est nommé ministre de la Défense, un poste qu'il occupera jusqu'en 2016.
Son mandat de ministre de la Défense a été marqué par des tensions avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, notamment sur des questions de politique de sécurité et de stratégie militaire. Ces divergences ont finalement conduit à sa démission du gouvernement et du Likoud en 2016.
Suite à sa rupture avec le Likoud, Moshe Ya'alon a fondé le parti Telem, un parti centriste qui prône une approche plus modérée sur les questions de sécurité et de relations avec les Palestiniens. Il a tenté de former une coalition alternative à celle de Benjamin Netanyahu, mais sans succès. Il a finalement annoncé son retrait de la vie politique en 2021.
Positions politiques et héritage
Moshe Ya'alon est généralement considéré comme un "faucon" sur les questions de sécurité, prônant une ligne dure face aux menaces extérieures. Cependant, il s'est également distingué par ses critiques de la droite israélienne, notamment sur les questions de religion et d'état de droit. Il a notamment dénoncé ce qu'il considérait comme une dérive extrémiste au sein du Likoud et a appelé à un retour aux valeurs fondatrices du sionisme.
Son héritage est complexe et sujet à débat. Ses partisans le voient comme un défenseur infatigable de la sécurité d'Israël, un homme d'intégrité et de principes. Ses détracteurs, en revanche, critiquent ses positions jugées trop rigides et ses actions militaires controversées.
Malgré les controverses, Moshe Ya'alon reste une figure importante de l'histoire d'Israël. Son parcours, de soldat à homme politique, témoigne des défis et des dilemmes auxquels l'État hébreu a été confronté au cours des dernières décennies. Son influence sur la politique de sécurité et de défense d'Israël continue de se faire sentir aujourd'hui.
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