Depuis la création de l'État d'Israël en 1948, sa relation avec les Nations Unies (ONU) a été marquée par des tensions, des désaccords et des controverses. Cet article explore les moments clés de cette relation complexe, en examinant les origines du conflit, les résolutions importantes et les défis actuels.
L'Adhésion d'Israël à l'ONU et la Guerre de 1948
Suite à l'Holocauste et à la pression internationale croissante pour la création d'un État juif, les Nations Unies ont adopté le plan de partage de la Palestine en 1947 (résolution 181). Ce plan proposait la création de deux États, un juif et un arabe, avec Jérusalem placée sous administration internationale. Alors que les dirigeants juifs ont accepté le plan, les dirigeants arabes l'ont rejeté, déclenchant la guerre israélo-arabe de 1948.
Israël a déclaré son indépendance le 14 mai 1948, et a été admis aux Nations Unies le 11 mai 1949, sous la condition du respect du plan de partage et de la Convention de Genève relative aux réfugiés. Cependant, les frontières d'Israël après la guerre différaient considérablement de celles proposées par le plan de partage, ce qui a jeté les bases de futures tensions avec les Nations Unies et les pays arabes.
La Guerre des Six Jours et la Résolution 242
La guerre des Six Jours de 1967, qui a vu Israël s'emparer de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, de la bande de Gaza, du plateau du Golan et du Sinaï, a marqué un tournant dans la relation entre Israël et l'ONU. La résolution 242 du Conseil de sécurité, adoptée en novembre 1967, a appelé à "l'établissement d'une paix juste et durable au Moyen-Orient" basée sur le "retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit" et le "respect et la reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région".
L'interprétation de cette résolution a été source de nombreux débats et désaccords. Israël a soutenu que le retrait des territoires occupés était lié à la négociation d'une paix globale, tandis que les pays arabes ont insisté sur un retrait complet et inconditionnel. Cette divergence d'interprétation a entravé les efforts de paix pendant des décennies.
L'Intifada et les Accords d'Oslo
Le soulèvement palestinien connu sous le nom d'Intifada, qui a débuté en 1987, a attiré l'attention internationale sur la situation dans les territoires occupés. Les Nations Unies ont joué un rôle actif dans la condamnation des violations des droits de l'homme et dans la recherche d'une solution pacifique au conflit israélo-palestinien.
Les accords d'Oslo, signés en 1993 et 1995, ont ouvert la voie à une solution négociée fondée sur le principe « deux États pour deux peuples ». Les Nations Unies ont soutenu ces accords et ont contribué à la création de l'Autorité palestinienne, reconnue comme l'interlocuteur légitime du peuple palestinien.
Le Conflit Israélo-Libanais et la Résolution 1701
En 2006, un conflit a éclaté entre Israël et le Hezbollah au Liban. La résolution 1701 du Conseil de sécurité a mis fin aux hostilités et a appelé au désarmement du Hezbollah, au retrait des troupes israéliennes du Liban et au déploiement d'une force de maintien de la paix des Nations Unies (FINUL) le long de la frontière israélo-libanaise.
Malgré la mise en œuvre de la résolution 1701, des tensions persistent entre Israël et le Hezbollah. Le désarmement du Hezbollah n'a pas été réalisé, et des incidents sporadiques continuent de se produire le long de la frontière, soulignant la fragilité de la paix dans la région.
Les Défis Actuels et les Perspectives d'Avenir
La relation entre Israël et les Nations Unies reste complexe et difficile. Plusieurs défis majeurs persistent :
- Le conflit israélo-palestinien : L'absence de solution au conflit israélo-palestinien demeure la principale source de tension. L'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, les blocus de Gaza et les violences sporadiques contribuent à un climat de méfiance et d'hostilité.
- Le statut de Jérusalem : Le statut de Jérusalem, revendiquée comme capitale par les Israéliens et les Palestiniens, est l'un des obstacles les plus épineux à la paix. La décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël en 2017 a été largement condamnée par la communauté internationale, y compris l'ONU.
- Les droits de l'homme : Les Nations Unies ont exprimé à plusieurs reprises des préoccupations concernant les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés palestiniens. Les rapports de l'ONU ont dénoncé l'usage excessif de la force par l'armée israélienne, la détention administrative, les restrictions de mouvement et la confiscation des terres palestiniennes.
- Le biais anti-israélien présumé à l'ONU : Israël et ses alliés ont souvent accusé l'ONU de partialité anti-israélienne, pointant du doigt le nombre disproportionné de résolutions critiquant Israël. Ils argumentent que l'organisation se focalise de manière excessive sur Israël, tout en négligeant les violations des droits de l'homme dans d'autres pays.
Malgré ces défis, l'ONU reste un forum crucial pour le dialogue et la coopération entre Israël et la communauté internationale. L'organisation continue de jouer un rôle important dans l'aide humanitaire, le développement et la promotion de la paix au Moyen-Orient.
Trouver une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien est essentiel pour améliorer la relation entre Israël et l'ONU. Cela nécessitera des efforts concertés de la part d'Israël, des Palestiniens et de la communauté internationale, basés sur le respect du droit international, des droits de l'homme et du principe de la coexistence pacifique.
En Conclusion
La relation entre Israël et les Nations Unies a été marquée par des hauts et des bas depuis la création de l'État hébreu. Malgré les nombreux défis et les divergences persistantes, l'ONU reste un acteur essentiel dans la recherche d'une paix juste et durable au Moyen-Orient. Il est primordial que les deux parties s'engagent de manière constructive avec l'organisation pour surmonter les obstacles actuels et construire un avenir meilleur pour tous.